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28/07/2018

En 2017, 466 GEM accueillaient plus de 65 000 personnes

Le bilan de l’activité des groupes d’entraide mutuelle (GEM) en 2017 s’inscrit dans un contexte de déploiement des mesures nouvelles annoncées dans le volet « handicap psychique » de la stratégie quinquennale d’évolution de l’offre médico-sociale. Pour la première fois en 2017, les GEM et les agences régionales de santé (ARS) ont transmis des informations qualitatives sur leur activité.

2017 marque la treizième année d’existence des GEM, officiellement créés par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Une offre de GEM en développement constant

En 2017, la CNSA a délégué 32,9 millions d’euros aux ARS pour le financement de 420 GEM, soit une augmentation des crédits de 9,7 % par rapport à 2016. Le montant de leur subvention de référence a également augmenté pour passer de 77 342 euros en 2016 à 78 000 euros en 2017. Par ailleurs, les ARS ont financé 46 GEM, portant donc à 466 le nombre total de GEM sur le territoire, soit 36 GEM de plus qu’en 2016.

Détail de la répartition par typologie de GEM pour chacune des régions
Région GEM existants dont GEM handicap psychique dont GEM traumatisés crâniers dont GEM handicap psychique/traumatisés crâniers dont GEM sans indication du public
Auvergne-Rhône-Alpes 45 31 5 9 0
Bourgogne-Franche-Comté 27 16 5 6  
Bretagne 25 21 1 2 1
Centre-Val de Loire 20 17 3    
Corse 4 3     1
Grand Est 54 40 8 4 2
Guadeloupe 4 4      
Guyane 1 1      
Hauts-de-France 30 25 3 2  
Île-de-France 62 49 9 4  
Martinique 2       2
Normandie 25 20 2 2 1
Nouvelle-Aquitaine 69 52 6 7 4
Occitanie 39 32 2 5  
Océan Indien 5 4 1    
Pays de la Loire 27 23 2 2  
Provence-Alpes-Côte d'Azur 27 15 2 5 5
TOTAL 466 353 49 48 16

 

Cet engagement des pouvoirs publics traduit une reconnaissance du rôle important que peuvent jouer les GEM dans le parcours des personnes et dans la transformation du paysage de l’offre destinée aux personnes en situation de handicap.

Une fréquentation en constante augmentation

65 051 personnes ont fréquenté les GEM au cours de l’année 2017 (soit 146 personnes par GEM en moyenne, contre 113 en 2016), parmi lesquelles 19 723 usagers-adhérents (pour 443 GEM ayant répondu). On constate également une augmentation de la demande auprès des GEM dédiés aux personnes cérébrolésées. La visibilité des GEM semble donc se renforcer, et le développement de l’offre permet une hausse de la fréquentation.

Bilan de la remontée des données qualitatives

Pour la première fois en 2017, un questionnaire qualitatif a été adressé aux ARS. L’objectif était de recueillir leur point de vue sur le pilotage du dispositif, les difficultés de fonctionnement identifiées et les actions spécifiques mises en œuvre en région.

Les actions spécifiques mise en œuvre dans les régions

Dans la majorité des régions, ces actions portent sur :

  • la revalorisation des GEM existants ;
  • la formation des membres des GEM et de leurs salariés sur le cahier des charges ;
  • le soutien ponctuel à des GEM en difficulté.

Des actions spécifiques destinées aux animateurs ont également été mises en place dans certaines régions, soit sous la forme de rencontres inter-GEM, soit sous la forme de groupes d’analyse des pratiques, de formations spécifiques à certaines techniques d’animation et de soutien à des actions de formation sur le cahier des charges.

Les ARS identifient également des bonnes pratiques :

  • des travaux d’évaluation régionale des GEM visant à en analyser le fonctionnement ;
  • une intervention d’une ligue de sport adapté auprès des adhérents de GEM ;
  • la généralisation des conventions de financement pluriannuelles.

Les difficultés de fonctionnement des GEM

Ces difficultés affectent surtout :

  • leur gouvernance : la gestion de la vie associative et la gestion administrative et financière par les adhérents eux-mêmes ne sont pas toujours aisées, en raison notamment de degrés de participation et d’autonomie variables. Peut également se poser la question de la bonne distance du parrain, et le passage au double conventionnement parrain-gestionnaire peut être délicat ;
  • leurs moyens humains, matériels et financiers : difficultés liées aux montants des loyers, à l’accessibilité, à la pérennisation des postes d’animateurs et à leur positionnement parfois délicat entre accompagnement et autonomisation des membres. Les GEM rencontrent également des difficultés relatives à la gestion d’une « file active » importante dans les bassins de vie fortement peuplés et à une gestion de trésorerie parfois complexe.

Dans certaines régions, des problèmes d’accès aux GEM sont pointés, liés à la couverture de vastes territoires ruraux, à la gestion de leur montée en charge ou au contraire d’un nombre trop faible d’adhérents pour certains. On note par endroit des difficultés propres aux GEM accueillant des publics fortement dépendants, ce qui nécessite de réfléchir à des modalités particulières de développement d’une vie associative.

Ces difficultés n’occultent pas les points forts des GEM. Elles ne remettent pas non plus en cause leur importance dans le parcours des personnes en termes d’inclusion sociale et de rétablissement.

Quelles perspectives pour les années à venir ?

À la demande de la CNSA et de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), le réseau des centres régionaux d’études, d’actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (ANCREAI) a évalué les effets produits par les GEM sur les situations de vie de leurs adhérents. Cette étude (nouvelle fenêtre), publiée en novembre 2017 et qui porte sur 25 GEM (20 GEM dédiés au public handicap psychique et 5 GEM dédiés au public cérébrolésé), fait actuellement l’objet de réunions de restitution régionales. Une restitution nationale sera organisée fin 2018.

Pour accompagner les GEM dans leur évolution et dans l’appropriation du nouveau cahier des charges (nouvelle fenêtre), la CNSA soutient entre 2017 et 2019 des actions de formation et d’information sur ce cahier des charges.

L’enjeu des prochaines années consiste à renforcer la qualité du service rendu aux personnes. Il s’agira ainsi de poursuivre la consolidation et l’accompagnement de ces dispositifs à travers des actions de formation, l’identification des besoins des usagers, des échanges de pratiques ou encore l’accompagnement spécifique des GEM en difficulté.