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16/09/2020

Education : 4.000 nouveaux postes pour accompagner les élèves en situation de handicap

Le projet de loi de Finances pour 2021 doit déboucher sur la création de 4.000 postes supplémentaires d'accompagnants d'élèves en situation de handicap, dans le premier et dans le second degrés. Ils s'ajouteraient aux 8.000 postes déjà annoncés pour cette rentrée 2020.

La volonté d'accompagner les élèves en situation de handicap était affichée par l'exécutif. Selon nos informations, elle devrait se traduire, dans le projet de loi de Finances pour 2021, par la création de 4.000 postes d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH), dans un contexte de hausse attendue du budget de l'Education nationale de 1,3 milliard d'euros pour 2021.

Le ministère de l'Education ne veut « pas communiquer sur ce chiffre » avant la présentation du budget en Conseil des ministres, fin septembre. Mais il précise que « l'école inclusive reste une priorité du gouvernement » et que, à ce titre, « de nouvelles créations de postes d'AESH seront annoncées pour répondre aux besoins d'accompagnement humain des élèves, aussi bien dans le premier degré que dans le second degré ».

La loi de Finances pour 2020 avait déjà prévu la création de 4.000 équivalents temps plein d'AESH pour la rentrée 2020-2021. Finalement, 8.000 ont été créés, pour « répondre aux besoins constatés », souligne-t-on au ministère. « C'est considérable », avait insisté le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, lors de sa conférence de rentrée , fin août.

11.500 accompagnants d'ici à 2022

Emmanuel Macron avait fixé la trajectoire en février dernier, lors de la conférence nationale sur le handicap, en recensant alors 8.000 élèves sans solution d'accompagnement : « On vise le recrutement de 11.500 accompagnants supplémentaires d'ici à 2022 ». Le chef de l'Etat avait aussi promis « qu'aucun enfant » ne serait « sans solution de scolarisation » en septembre 2020. L'Education nationale compte 385.000 élèves en situation de handicap scolarisés.

L'exécutif entend aussi « stabiliser » les AESH, en leur donnant au moins 35 heures de travail par semaine. « Ils me disent « J'ai 22 h 15 de temps de travail ». Payé au SMIC, à 22 h 15, ça ne marche pas », a prévenu Emmanuel Macron : « Ca veut dire qu'ils ont 700-800 euros par mois. Ils abandonnent ! Et donc, ce sont des enfants qui se retrouvent en décembre-janvier sans contrat. » Sur ce point, Jean-Michel Blanquer se félicite d'avoir amélioré le statut des accompagnants. « Nous avions 80.000 contrats aidés il y a trois ans, contre plus de 100.000 CDI aujourd'hui, indiquait-il récemment. C'est le sujet sur lequel nous avons développé le plus les moyens depuis trois ans. »

« Mutualisation » des moyens

Mais cela s'accompagne d'une « mutualisation » des moyens qui inquiète nombre de collectifs d'AESH. Ce sont désormais les PIAL, des pôles inclusifs d'accompagnement localisé, qui coordonnent l'affectation des AESH auprès des élèves dans différents établissements, de la maternelle à la terminale. Le risque, à leurs yeux, est que l'aide mutualisée ne prenne le pas sur l'aide individuelle. Cette dernière pourrait devenir « l'exception », a indiqué Jean-François Butel, inspecteur de l'Education nationale et en charge d'un pôle inclusif, en 2019, devant l'Assemblée nationale. En février, Emmanuel Macron a affirmé vouloir « que tous les enfants aient une solution », mais il a aussi prévenu : « La solution, ce n'est pas forcément un accompagnant pour un enfant ».